L'éducation bilingue précoce, un véritable atout pour nos enfants

Pourquoi un bilinguisme précoce ?

Si l’acquisition précoce d’une deuxième langue est si importante, c’est parce que son effet positif sur le processus d’apprentissage est nettement plus important pour un enfant dès le plus jeune âge.

Le bilinguisme précoce est le plus fort stimulant de la capacité humaine

En effet, avant 7 ans, la mise en place  des liaisons synaptiques et des centres nerveux fondamentaux du langage se mettent en place à la faveur d’une, deux, voire trois langues.

On ne parle donc pas encore d’apprentissage de la langue mais d’acquisition car l’enfant n’a pas besoin de passer par sa langue maternelle  pour acquérir une langue.

Un effet positif global sur la scolarité et l’apprentissage
des langues

L’acquisition précoce de la seconde langue ne se fait pas au détriment de la langue première ou maternelle : au contraire,  c’est tout à son bénéfice !

Plus il y a de langues, plus le niveau monte !

Il en résulte qu’un enfant bilingue français/basque, par exemple, apprendra plus vite et mieux d’autres langues au collège que son camarade unilingue.

« Etre bilingue, c’est être capable de comprendre et de s’exprimer oralement et par écrit dans deux langues, et ceci dans toutes les situations de la vie privée, professionnelle et sociale.

Depuis plusieurs années déjà, un consensus s’est établi dans la recherche psycholinguistique sur plusieurs points essentiels :

Un bilinguisme bien conduit n’est pas nocif pour l’enfant, il constitue, bien au contraire, un facteur de développement de l’intelligence dans des domaines aussi essentiels que celui de la pensée abstraite et symbolique (apprentissage des mathématiques par exemple).

Sur le plan purement linguistique, l’enfant bilingue fournit à terme des prestations significativement supérieures à celles d’un enfant monolingue, et cela dans les deux langues.

Plus l’enfant est jeune et plus l’acquisition lui est facile. C’est là une constatation expérimentale que l’on peut renouveler quotidiennement chez les enfants de familles bilingues.

Le cerveau de l’enfant est prédisposé à acquérir, par imitation et par reproduction active, toute langue parlée dans son entourage. Il l’apprend aussi aisément qu’il a appris sa langue maternelle, inconsciemment et quel que soit son Q.I. En un mot, tout enfant capable d’apprendre sa langue maternelle est capable d’en apprendre d’autres.

La stratégie universelle et innée qu’il met en oeuvre pour cette acquisition simplifie la langue pour pouvoir mieux l’assimiler. Elle produit donc des erreurs qui s’éliminent progressivement et naturellement. Ces déviances constituent autant d’étapes de l’acquisition et doivent donc être traitées avec ménagement.

Cette stratégie acquisitionnelle est pleinement opérante dans le très jeune âge. Si l’on attend qu’un enfant ait 6 ou 7 ans pour lui faire aborder l’apprentissage d’une deuxième langue vivante, l’on perd un temps précieux ».

Jean PETIT, Psycholinguiste, Professeur aux Universités de Reims et de Constance.

Depuis sa mise en place il y a 40 ans, l’enseignement bilingue français-basque s’est organisé sur la base de la parité horaire, l’enseignement étant dispensé pour moitié en français, pour l’autre moitié en basque.

Ce système a largement fait ses preuves dans sa capacité à atteindre les mêmes résultats scolaires ou à les améliorer, en comparaison au système unilingue. Chaque année, les familles sont de plus en plus nombreuses à faire confiance à l’enseignement bilingue.

Afin de renforcer les compétences d’expression des élèves avant leur entrée en élémentaire et faciliter ainsi la poursuite de leur apprentissage, des équipes enseignantes ont mis en place des dispositifs permettant d’intensifier le temps scolaire réservé à l’utilisation de la langue basque, en cycle 1 de maternelle.

Les 2 premières sections “basque renforcé” (3/4 en basque, 1/4 en français) ont vu le jour à la rentrée 2008 dans les écoles maternelles de St-Jean-Pied-de-Port et d’Ascain, avec un bilan très positif, pour une maîtrise encore meilleure du basque, mais aussi pour le français.

Aujourd’hui, 32 écoles en maternelle ont fait le choix de l’immersion avec un temps d’enseignement entièrement en basque.

À l’école maternelle et élémentaire

L’élève inscrit en section bilingue apprend le basque, en pratiquant dans cette langue toutes les matières enseignées à l’école. Progressivement, l’enfant comprend, utilise des mots puis des phrases en basque. En même temps, il continue à améliorer sa connaissance du français.

Il apprend à lire et à écrire simultanément en français et en basque, en s’appuyant sur ses acquis en français et avec l’aide de l’enseignant de basque.


Au collège et au lycée

La continuité de l’apprentissage permet à l’élève de devenir bilingue en approfondissant sa connaissance de la langue basque et de s’ouvrir sur l’Europe et sur le monde en devenant plus facilement plurilingue.
Pour cela en plus des 3h de basque,des DNL (disciplines non linguistiques) sont enseignées en basque.

Cet enseignement en langue est valorisé lors des examens nationaux du brevet des collèges et du baccalauréat.

64 % des établissements scolaires publics du 1er degré proposent un enseignement bilingue français / basque.

La première section bilingue français-basque a ouvert en 1983 à Sare. Aujourd’hui, grâce à l’action et l’investissement de plusieurs générations de parents, enseignants et militants de tous bords, cet enseignement connait un engouement constant : la moitié des établissements scolaires publics du Pays basque proposent un enseignement bilingue.

A la rentrée 2024, près de 6 000 élèves suivent cet enseignement, dans 110 écoles soit plus d'1/3 des effectifs scolarisés au Pays basque. Dans le secondaire, près de 1 650 élèves suivront la filière bilingue.

6 enfants sur 10 sont scolarisés dans l'Enseignement Public.

 

Implantation d'un site bilingue

Elle a pour origine la demande des familles présentée par les parents élus au Conseil d’école ou directement auprès du directeur de l’école. Le Conseil d’école donne son avis. Si l’avis est favorable, un dossier est constitué.

Ce dossier comprend :

  • l’engagement des parents ;
  • le procès-verbal de délibération du Conseil d’école ;
  • l’accord du maire (accord indispensable car il faudra un local disponible) -délibération du Conseil Municipal.-

Ensuite, le dossier est transmis à l’inspecteur d’académie pour décision.

Remarque : l’ouverture n’est envisagée que si le nombre d’élèves est suffisant : 15. Dans le passé, une dérogation était accordée en milieu rural pour ouvrir une section bilingue avec 12 enfants.

Connaître le basque au préalable n’est pas une nécessité : 80 % des élèves viennent de familles non bascophones. Il faut organiser une enquête afin de recenser la demande. Mais l’enquête n’est pas seulement un moyen de compter les candidats potentiels, elle est aussi un moyen de sensibilisation et d’information du public.

L’enquête peut être faite par :

  • l’Education Nationale,
  • la Direction de l’école,
  • les parents ou un groupe de parents motivés,
  • l’association IKAS-BI parents d’élèves Pays Basque.