En juin 2013, notamment grâce à l’action de la FLAREP, l’enseignement bilingue en langues régionales à l’école publique, né au Pays Basque il y a plus de 30 ans, est pour la première fois reconnu dans un texte de loi historique, la loi de refondation de l’école de la République, mettant ainsi fin à une pratique reposant jusqu’alors sur de simples circulaires et une juxtaposition de textes.
L’article 40 de la loi reconnait l’enseignement des langues régionales comme un des éléments fondamentaux de la réussite éducative. Les dispositions de loi sur les langues régionales de France et des territoires d’Outre-mer s’inscrivent résolument dans la modernité, pour promouvoir non seulement les enseignements bilingues, mais aussi le plurilinguisme ouvert à tous à l’école publique.
Cette loi renforce “l’enseignement bilingue en langue française et en langue régionale” ainsi que “l’enseignement de la langue et de la culture régionales” qui doivent être “favorisés”, les familles devant être “informées”, le “bilinguisme français – langue régionale” devant être “encouragé” dès la maternelle. Cette dynamique s’inscrit aussi dans une logique pédagogique bénéfique aux langues vivantes étrangères.
Mais encore un long chemin à parcourir
Reconnaissance officielle ne vaut pas pour autant garantie de moyens, et la situation budgétaire actuelle menace sans cesse le développement voire le simple maintien d’un enseignement public bilingue basque-français de qualité. Postes en danger voire, supprimés, créations refusées malgré des effectifs en hausse, dispositif de formation des enseignants bascophones trop affaibli et problèmes de remplacement des enseignants bascophones… La situation est inquiétante.
Ainsi, face à l’absence répétée de remplacement d’une enseignante en basque par un(e) enseignant(e) ayant la même compétence à l’école des Thermes Salins de Biarritz (21 demi-journées entre décembre 2013 et mars 2014), Ikas-Bi a décidé, avec un groupe de parents d’élèves, de saisir le Recteur d’Académie à propos de ces dysfonctionnements observés également dans d’autres établissements. Ce dernier ayant affirmé que selon lui, « les dispositions de la loi du 8 juillet 2013 ne créent pas au bénéfice des élèves le droit à l’organisation d’un enseignement bilingue », l’association a engagé une action judiciaire auprès du tribunal administratif de Pau afin de savoir si l’administration était ou non dans l’obligation d’assurer une continuité du service public respectant l’enseignement bilingue mis en œuvre dans un établissement.
Autant de difficultés pour lesquelles Ikas-Bi en appelle régulièrement à la mobilisation et au soutien de ses différents partenaires défenseurs de l’euskara ainsi que des élus locaux du Pays Basque. Car c’est tous ensemble que nous pourrons mieux réussir à atteindre nos objectifs communs.